LA LOI DU ROI BORIS, Gilles Baraqué, Nathan, 2013, 139 pages, Illustrations Catherine Meurisse
Le Roi Boris est un tout petit roi qui n'a pas d'envergure, qui s'ennuie et qui prépare une guerre pour se désennuyer. Puis le précepteur, monsieur Moutrin, a une idée géniale: enlever une lettre le "E" de tout le vocabulaire du petit royaume de Poldovo puis de toutes les conversations et enfin de tous les écrits. Le peuple éclate d'abord de rire car il connait l'inconstance de son monarque. Puis quand les premières punitions pour non respect de la règle du bien parler tombent, le peuple rit beaucoup moins. Il faut dire qu'ils n'y vont pas de main morte les deux garants du beau langage, à chaque "E" prononcé, le contrevenant perd un doigt. Du coup, la terreur s'abat sur le Poldovo et sur sa capitale Zdon. Heureusement le premier ministre, devenu le principal officiant, va se rebeller contre cette règle absurde.
Une évidente référence à Georges Perec et à sa DISPARITION à qui l'auteur rend un hommage en forme de clin d'œil. Une occasion aussi pour s'exercer à des jeux de langage autour de la voyelle proscrite. Mine de rien, on assiste sous la forme d'une petite fable à une dénonciation de la politique lorsqu'elle édicte des lois injustes et stupides. On ne peut que reconnaitre l'installation d'un régime totalitaire. Rien de bouleversant donc mais un moment de lecture facile et léger même pour des lecteurs hésitants.
Double participation pour ce titre: le challenge Bookineurs en couleur chez Liyah et le challenge Prénoms chez Cap Ô capes doc