"Je me rendis compte de ce que j'avais fait"

L'AFFAIRE JENNIFER JONES, Anne Cassidy, Milan, 2012, 370 pages

Alice Tully vient de s'installer chez Rosie, elle travaille dans un petit restaurant, elle a un copain, Frankie, qui est un peu possessif et elle va bientôt entrer à l'université. Enfin, ça c'est le programme annoncé car rien ne va comme il le faudrait. Alice a, en effet, un secret très lourd à porter, un secret terrible qui fait que sa jeune vie est déjà bien remplie de drames.

Je suis souvent réticente envers les policiers pour lecteurs adolescents (sauf dans le cas d'A DECOUVERT, écrit par Harlan Coben) car je les trouve un peu mièvres. Et bien il faut croire que mes préjugés doivent voler en éclats. Avec ce roman, on se trouve face à une réalité bien sombre et dérangeante celle des actes de violence commis par des jeunes enfants. Ces faits divers lorsqu'ils se produisent, bouleversent l'opinion car on n'attache pas l'enfance à ce type de comportement, on peut à peine envisager l'adolescence en tant qu'âge possible de la délinquance. Cette histoire montre comment un enfant peut basculer dans l'irréparrable mais aussi comment les gens peuvent changer et essayer de se construire une vie meilleure. J'ai apprécié ce message d'espoir qui permet d'envisager une réhabiliation des jeunes criminels alors que souvent on les présente comme perdus pour la société. L'histoire de cette petite fille est très bouleversante aussi car elle montre comment les relations avec la mère, cet abandon de certains adultes qui vivent aux côtés de leur progéniture sans la considérer, peut être destructrice.Les personnages féminins sont bien plus attachants que les quelques personnages masculins qui transitent dans l'histoire. Certaines femmes qui tentent d'aider Alice sont formidables et donnent de la grandeur à tous ces travailleurs sociaux ou judiciaires qui tentent de réparer des jeunes en grande détresse. Un bien beau roman.