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Partages de livres, de lectures, d'écritures

" Ce sont des morts sans preuve"

J'ai retrouvé avec bonheur l'unviers de Claudie Gallay à travers Les Déferlantes (ce livre-là aussi m'a été conseillé par mon amie KTY, grande lectrice de Gallay). J'étais restée sous le charme un peu vénéneux de L'Amour est une île et je ne suis pas déçue. Je trouve une ambiance plus douce, plus feutrée malgré la violence des histoires racontées. Le lieu est resserré: La Hague, face à la mer et ses tempêtes, la fréquentation des falaises et la contemplation de cette étendue.

Une série de personnages tous singuliers et attachants qui se retrouvent là, on les découvre par les yeux de la narratrice venue panser dans l'observation des oiseaux une blessure terrible. Cette "taiseuse" voit tout et se lie avec les habitants du lieu au point de partager certains de leurs secrets. Elle rencontre, un jour où la tempête fait rage, Lambert, un homme revenu à La Hague à la recherche d'un passé qui le hante. Ces deux solitudes vont se croiser et s'épauler l'une l'autre.

A côté de cette relation vivent les membres d'une famille: Théo, Lili, La Mère qui ne sont unis que par une haine féroce et une autre famille: Raphaël et Morgane, unis par un amour presque incestueux. D'autres personnages satellitaires et pourtant essentiels apportent une densité à cette petite société: Max, La Cigogne, Monsieur Anselme, Nan.

Raphaël, sculpteur de figures humaines torturées et images de la mort ou de l'interrogation sur le sens de la vie humaine, met en avant une réflexion sur l'art et sur l'implication totale de l'artiste. Ce personnage m'a fait penser au directeur de théâtre de L'Amour est une île. Claudie Gallay explore d'autres formes d'art peut-être pour réfléchir sur sa propre création. De même, M. Anselme, admirateur suranné de Jacques Prévert, vivant par procuration dans l'ombre du poète.

Le secret qui est au coeur du roman interroge sur la famille et la filiation. A travers lui le personnage de Nan est dépeint, cette femme qui m'a émue car elle est une couturière, la couturière des morts, celle qui enferme les corps dans des linceuls et celle aussi qui brode sur ses robes noires les mots de sa vie.

Vous avez compris, j'ai aimé ce livre, son ambiance continue à m'habiter. J'ai très envie de lire maintenant Seule Venise du même auteur mais je vais me laisser un peu de temps pour continuer à savourer celui-là.

" Ce sont des morts sans preuve"
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