" Mais le tir, c’est comme le vélo. On n’oublie pas les grands principes."

Le sang de la trahison, Hervé Jourdain, Fayard, 2013, 438 pages

Un polar drôlement efficace parce qu'il ne joue pas sur le sensationnel. On suit le quotidien de la Crim', les policiers qui sont un peu les seigneurs parmi les enquêteurs. Une jeune policière, Zoé Dechaume va intégrer la brigade et ses débuts ne sont pas faciles car un meurtre très étrange vient d'être commis dans le sein même du 36. Elle va devoir très rapidement faire ses preuves face à un chef de service qui n'aime ni les jeunes ni les femmes, à des collègues qui y croient encore mais que la réalité du métier a usés voire désabusés. J'ai beaucoup aimé l'authenticité que révèle ce roman. Les flics ne sont ni des héros, ni des brutes mais ils essaient de faire honnêtement leur travail avec les moyens qu'on leur donne. Ils font avec leur fatigue, leurs vies personnelles parfois compliquées, leurs doutes et leurs failles. J'ai vu que l'auteur est commissaire de police au sein de la Brigade Criminelle ce qui explique sans doute qu'on croit à cette intrigue jusqu'au bout. Le personnage de Zoé est intéressant car elle apporte une certaine fraîcheur et une niaque qui va soutenir le labeur qui accable chaque membre de l'équipe. Un élément original est la présence de courts chapitres qui donnent un autre éclairage car ils sont écrits de l'autre côté de l'enquête. Paris est à la fois le lieu mais aussi une sorte de personnage,notamment le XVIIème arrondissement que je connais un peu. Vraiment une bonne lecture pour les amateurs.trices de lectures policières, je vais chercher d'autres romans du même auteur.