"Mais les pianistes sont les alpinistes de la musique"

PIERRE ET JEANNE, Christian Grenier, Rageot-Editeur, 2003, 279 pages

Pas facile, facile d'honorer une partie du challenge de Cap! Ô capes doc, c'est-à-dire trouver un livre jeunesse dont le titre comporte deux prénoms. J'ai demandé en librairie, rien, puis je me suis plongée dans les rayons de la médiathèque et j'ai enfin déniché ce roman de Christian Grenier.

Une jeune fille, Jeanne, se rend par hasard à un concert de musique classique. Là, elle rencontre cet art jusqu'alors inconnu grâce à l'interprétation d'une jeune pianiste virtuose, Paul Niemand. Elle se passionne alors pour la musique et demande à un jeune lycéen, Pierre, de lui servir de guide. A travers cette initiation à la musique classique et aux œuvres majeures du répertoire, Jeanne va partir sur les traces de son père qu'elle ne connait pas et aussi découvrir l'amour.

Ce récit se fait à deux voix, dans la première partie intitulée : Le Pianiste sans visage, on est du côté de Jeanne et on suit les pensées de la jeune fille. La seconde partie : La Fille de 3°B est le journal intime de Pierre qui raconte comment il a vécu sa rencontre avec Jeanne et la vie du jeune garçon qui était restée sous silence pour Jeanne.

Ce roman ne m'a pas vraiment convaincue, déjà parce qu'il évoque la musique classique et que je suis assez peu réceptive à cet art-là, mais j'aurais pu passer outre car on sent que l'auteur est impliqué par ce thème. Ce sont surtout des événement qui me semblent peu cohérents (le père de Jeanne est mort et elle découvre qu'il avait en fait des talents cachés, toutes les circonstances des rencontres s'enchaînent trop parfaitement par des hasards miraculeux). Ce qui m'a le plus dérangée, ce sont les personnages qui ont seize ans mais qui semblent des adultes accomplis ayant même des vies assez désuètes, on a l'impression d'un livre beaucoup ancien que la date à laquelle il a été écrit. Je n'ai pas trop adhéré non plus au style de l'auteur qui est plein de conventions et d'éléments attendus. Je ne suis pas sûre qu'un public jeune (sauf peut-être passionné de musique classique et faisant un rapport avec les œuvres citées ainsi qu'avec leurs interprètes) y trouverait son compte. Une autre chose qui m'a dérangée c'est le côté catalogue : l'auteur connait la musique, empile des références et en donne une image sacralisée, en mettant en avant le côté virtuose de cet art. Ce qui me fait encore plus reculer. L'histoire d'amour elle aussi ne m'a pas emballée, je l'ai trouvée plate et convenue. Bon, bref, je n'ai pas aimé.